Le Conseil de l’Archevêché avait décidé de commencer la réunion, le vendredi 29 mars au soir, par des matines. Le 30 mars au matin, une liturgie a été célébrée, dans la crypte de la Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, par le Protopresbytre Jean Gueit, Vice-Président, en présence de Monseigneur Emmanuel, Métropolite de France et Exarque d’Europe, locum tenens du siège archiépiscopal de l’Exarchat des Paroisses de tradition russe en Europe occidentale.
Les travaux de la journée ont commencé, après l’émargement des délégués clercs et laïcs, à 10:00 heures; elle a réuni 188 délégués, nombre largement supérieur au quorum qui était requis pour la validité d’une assemblée générale statutaire.
Le Métropolite Emmanuel, locum tenens, a donné lecture d’une introduction, par laquelle il résumait le résultat des travaux du Conseil de l’Archevêché, depuis le 16 janvier 2013, date de sa prise de fonction comme locum tenens. Le Métropolite Emmanuel, locum tenens, a fait état des raisons principales qui l’ont amené à suspendre la procédure de sélection des candidats à l’archiépiscopat.
Le Protopresbytre Jean Gueit, Vice-Président du Conseil de l’Archevêché, a donné lecture de la proposition de S.S. le Patriarche oecuménique Bartholomée et a commenté la genèse de cette proposition: parmi les trois candidats proposés par les paroisses et retenus par le Conseil, les Archimandrites Grégoire (Papathomas) et Job (Getcha) ne remplissent pas toutes les conditions statutaires à l’élection archiépiscopale, selon les statuts en vigueur de l’Archevêché (ils ne remplissent pas pleinement la condition de rattachement à l’Archevêché depuis cinq années); dès lors, le locum tenens, gardien du siège archiépiscopal, a estimé qu’il fallait différer l’approbation des candidatures pour garantir qu’il y en ait plusieurs et, ainsi, préserver l’intégrité statutaire de l’Exarchat. Pour cette raison, le Saint-Synode n’a pas examiné, jusqu’à présent, la liste des candidats proposés par les paroisses et retenus par le Conseil de l’Archevêché.
Le Métropolite Emmanuel, locum tenens, a fait valoir le fait qu’il faudrait d’abord lever l’obstacle statutaire avant d’envisager les candidatures initialement proposées (un délégué a suggéré que cela soit résolu par le vote d’une dérogation extraordinaire aux statuts) ou qu’il faudrait trouver de nouveaux candidats qui remplissent toutes les conditions.
De nombreuses interventions ont eu lieu (dont la teneur sera retranscrite dans un compte rendu plus complet): plusieurs ont déploré que l’Assemblée générale extraordinaire initialement prévue pour les 29 et 30 mars 2013 ait été mutée en "assemblée diocésaine, sans signification statutaire". Très majoritairement, les délégués clercs et laïcs ont exprimé des réserves quant à l’acceptation, telle quelle, de la proposition du Patriarche. Quelques membres du Conseil de l’Archevêché se sont exprimé en faveur de la proposition patriarcale. Pour sa part, le Métropolite Emmanuel, locum tenens, a invité les délégués à ne pas dire non à tous les volets de la proposition du Patriarche afin d’honorer la sollicitude exprimée par la proposition patriarcale en faveur de l’Archevêché. À la faveur de ce débat, le Protopresbytre Jean Gueit, Vice-Président, a souligné que, si certaines candidatures devaient être refusées sur un fondement strictement statutaire (c’est-à-dire juridique) sans considérations spirituelles, les éléments de la proposition du Patriarche devaient également être examinés sous l’angle statutaire-canonique.
Interrogé sur ce qu’il valait mieux approuver dans la proposition patriarcale et ce qui pouvait être refusé, le Métropolite Emmanuel, locum tenens, a indiqué que l’élection d’un évêque auxiliaire et la révision des statuts étaient des volets optionnels de la proposition. En revanche, le mandat d’un locum tenens de l’Archevêché étant de quatre mois maximum (donc jusqu’au 15 mai 2013, en l’occurrence), le premier volet de la proposition du Patriarche, c’est-à-dire la prolongation de son mandat de locum tenens, doit être accepté avec discernement.
Le Métropolite Emmanuel de France, locum tenens, a tenu à rassurer les personnes présentes, à plusieurs reprises, sur la volonté du Patriarcat de maintenir l’existence et la spécificité de l’Exarchat: il n’est pas question que l’Exarchat soit disloqué et assimilé aux diocèses métropolitains (métropoles grecques-orthodoxes) du Patriarcat oecuménique en Europe occidentale.
Il a été confirmé, en outre, que le Patriarche oecuménique ne propose pas un Exarque temporaire qui serait Exarque-Archevêque dirigeant de l’Archevêché, car la théologie et le droit canon de l’Église prescrivent qu’un évêque ne peut pas être l’ordinaire de deux diocèses simultanément. En l’occurrence, le Métropolite de France et Exarque d’Europe ne peut pas être aussi l’Archevêque dirigeant de l’Archevêché, car l’Archevêché constitue, de par le tomos de 1999, une autre Éparchie du Trône oecuménique à part entière.
Dès lors, un consensus s’est dégagé sur les points suivants:
-L’élection d’un évêque auxiliaire n’est pas souhaitable, dans la situation actuelle, et nécessiterait, de toute manière, une assemblée statutaire présidée par un Archevêque dirigeant de plein exercice.
-La révision des statuts n’est ni nécessaire ni opportune, étant donné la possibilité de déroger, à titre ponctuel et extraordinaire, à l’une des prescriptions au sujet de l’éligibilité des candidats (en l’occurrence, le rattachement à l’Archevêché depuis au moins cinq ans).
-L’Archevêché serait disposé à accueillir, jusqu’au 1er novembre 2013, un Exarque patriarcal temporaire, en la personne de Monseigneur Emmanuel, Métropolite de France et Exarque d’Europe, sans que la notion d’Exarque temporaire ne coïncide avec celle d’Exarque-Archevêque dirigeant tel que prévu dans le tomos et les statuts de l’Archevêché.
En raison de son agenda surchargé, le Métropolite Emmanuel de France, locum tenens, a précisé qu’il apprécierait que sa mission dans l’Archevêché soit aussi courte que possible. Il est envisagé de convoquer une Assemblée générale extraordinaire pour le mois de juin 2013, afin que l’Archevêché ait un Archevêque dirigeant élu avant l’été.
À la sortie de la réunion, beaucoup ont salué la sérénité dans laquelle se sont déroulés les débats, malgré des craintes exprimées par le Conseil de l’Archevêché. Les inquiétudes dues au retard qu’accuse actuellement la procédure de succession de l’Archevêque Gabriel n’ont pas été dissimulées, mais elles se sont exprimées dans le respect de chacun. Pour un ordre du jour aussi important, la réunion était de courte durée (quatre heures, au cours desquelles aucune interruption n’a pu avoir lieu); malgré cela, de nombreux délégués ont pu s’exprimer, dans la plus grande sincérité. Le Métropolite Emmanuel, locum tenens, a estimé que la réunion a été "utile et enrichissante", rappelant que "la transparence est nécessaire, ainsi que la sincérité dans nos discours"; il a conclu en déclarant: "Chers amis, nous sommes ensemble responsables dans l’Église et responsables de l’Église; et nous formons tous ensemble le peuple de Dieu".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre commentaire. Nous le traiterons dans les meilleurs délais.