À ce jour, il serait présomptueux de conjecturer sur l’évolution que suivront les choses, tant les revirements des derniers mois ont été surprenants. Néanmoins, plus le temps passe et plus la succession des événements interroge.
En effet, on peut noter que de sérieux problèmes de communication se sont installés entre le Patriarcat œcuménique et son Exarchat: dans sa lettre du 22 mai 2013, le Patriarche approuve une décision d’assemblée, alors que l’assemblée n’a pas pris de décision, pour la bonne et simple raison qu’elle n’était pas une assemblée, au vrai sens du terme. Comment donc le Patriarcat œcuménique a-t-il été si mal renseigné sur les événements survenus dans son Exarchat-Archevêché?
Par ailleurs, le 13 février 2013, au terme d’un processus transparent (qualificatif que l’on peut difficilement appliquer à la situation postérieure à cette date), le Conseil de l’Archevêché avait bien présélectionné, par vote, trois des sept candidats proposés par les paroisses-membres. Est-il légitime de revenir sur cette décision? Si oui, dans quels termes? Certainement pas en faisant table rase des propositions ecclésiales, car ce sont bien des organes ecclésiaux (paroisses-membres et Conseil de l’Archevêché) qui avaient discerné des noms de candidats compétents et qualifiés, doués par l’Esprit Saint de précieux charismes pour servir l’Église.
Entretemps, l’Archevêché demeure sans direction authentique. Différer l’élection d’un archevêque de plein exercice, sauf cas de force majeure (ce qui n’est pas le cas ici), revient à défier la notion même d’épiscopat.
Entretemps, certains frères orthodoxes profitent de l’absence de berger pour convoiter le troupeau et le patrimoine du troupeau.
Entretemps, ceux que les paroisses ont proposés à la fonction archiépiscopale pour être «bouche de l’Église» sont cantonnés dans le mutisme, personne ne les ayant sollicités pour donner un avis au sujet de l’avenir du troupeau pour lequel, en acceptant d’être nommés candidats, ils ont accepté d’engager leur vie.
Outre la tension palpable dans les communautés de l’Archevêché, la situation actuelle devrait susciter des réflexions ecclésiologiques surl’organisation de l’orthodoxie en Europe occidentale et sur le fonctionnement des organes d’administration de l’Église. Ces réflexions pourraient profiter à tout le corps ecclésial ici et ailleurs.
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