à l'attention du Conseil de l'Archevêché



Au Conseil de l’Archevêché,
copie aux recteurs de paroisse de l’Archevêché

Frères et Sœurs en Christ,

La lecture du Communiqué No 04-13 publié le 21 mars 2013 sur le site officiel de l’Archevêché nous plonge dans une grande perplexité: vous souhaitez annuler la session de l’Assemblée générale extraordinaire (A.G.E.) de l’Archevêché qui est convoquée pour les 29 et 30 mars 2013 et repousser celle-ci à une date hypothétique, en dépit des délais obligatoires lors de vacance de siège épiscopal fixés par nos statuts et par la tradition de l’Église.

Par ce courrier, nous vous prions instamment:
-          de retirer ce communiqué du site officiel de l’Archevêché, à titre provisoire;
-          de publier un erratum qui confirme la tenue de l’A.G.E. des 29 et 30 mars 2013;
-          de transmettre aux délégués, dans les meilleurs délais, tous les éléments en votre possession, qui seraient utiles à la bonne préparation des délibérations de l’A.G.E.

Veuillez trouver, ci-dessous, les raisons qui fondent notre requête.

La demande de départ à la retraite de Monseigneur l’Archevêque Gabriel, le 8 janvier 2013, a contraint le Conseil de l’Archevêché à déclarer la vacance du siège archiépiscopal et à requérir du Patriarcat la désignation d’un locum tenens (cf. article 52 des statuts en vigueur, disponibles à l’adresse suivante: http://www.exarchat.eu/spip.php?rubrique30).

Dans nos statuts et dans toute la tradition ecclésiologique orthodoxe, la fonction d’un locum tenens consiste principalement à garder le siège archiépiscopal contre toute intrusion et à faciliter la procédure d’élection d’un successeur. C’est à ce titre que nos paroisses et communautés commémorent liturgiquement le locum tenens: il n’est pas notre métropolite, mais il est le locum tenens du siège de notre Archevêché, désigné comme tel par notre Patriarcat. Les déterminants possessifs utilisés pendant nos célébrations revêtent une importance capitale pour la bonne clarté des choses.

Le 24 janvier dernier, Monseigneur le Métropolite Emmanuel de France ayant été désigné locum tenens par le Saint-Synode patriarcal, vous avez fixé le calendrier des étapes qui devaient nous guider vers l’élection de notre nouveau pasteur archiépiscopal: vous avez révoqué la session de l’Assemblée générale ordinaire initialement prévue pour les 8 et 9 mai 2013 (annoncée depuis plusieurs mois), ce pour que nous puissions, dès les 29 et 30 mars 2013, délibérer en A.G.E. sur l’élection d’un candidat à l’archiépiscopat dirigeant.

Le 13 février, suite à l’appel à candidatures que vous avez lancé aux paroisses et communautés constituant l’Archevêché, vous avez arrêté une liste de trois noms à soumettre à l’A.G.E., après approbation par notre Patriarcat. Nous serons heureux de prendre connaissance, en assemblée, de toutes ces propositions et de la suite qui leur a été réservée.

Le 8 mars, vous avez indiqué (par un communiqué relatif à votre session du 6 mars, communiqué qui ne porte pas de numéro d’ordre) que le Patriarcat n’aurait pas approuvé la liste des noms (information que certains récusent et sur laquelle nous serons heureux de vous entendre) et vous avez ajouté à l’ordre du jour de l’A.G.E. des 29 et 30 mars l’examen de la lettre que S.S. le Patriarche œcuménique a envoyée le 4 mars.

Statutairement, la modification de l’ordre du jour de l’A.G.E. des 29 et 30 mars pour y ajouter un point significatif (tel qu’une proposition de notre Patriarche) n’était pas possible; mais vous auriez dû convoquer une deuxième session de l’Assemblée générale, au moins deux mois après votre session du Conseil de l’Archevêché (donc, au plus tôt, à partir du 7 mai 2013). En effet, le délai minimal de convocation d’une Assemblée générale de notre Archevêché est de deux mois; et la convocation doit mentionner l’ordre du jour (cf. article 20 des statuts en vigueur). Il serait d’ailleurs opportun que, l’A.G.E. devant se prononcer sur une lettre de notre Patriarche, les délégués puissent en prendre connaissance dès à présent, chacun dans sa langue (c’est même l’une des raisons pour lesquelles un délai de convocation est prescrit pour les assemblées).

Néanmoins, une A.G.E. étant en préparation pour les 29 et 30 mars 2013, on ne pourrait vous blâmer d’avoir ajouté à son ordre du jour le nouveau point qu’était l’examen de la proposition de notre Patriarche. En effet, nos délégués clercs et laïcs viennent des quatre coins de l’Europe et ne feraient probablement pas le voyage deux fois à environ un mois d’intervalle.

Par conséquent, à la lecture de votre communiqué du 8 mars, nous étions dans la situation suivante: les 29 et 30 mars, l’A.G.E. comportait désormais deux points à l’ordre du jour, à savoir l’élection d’un candidat à l’archiépiscopat dirigeant et l’examen de la lettre de notre Patriarche.

Certes, nous avions compris que le premier point ne ferait pas l’objet d’une délibération classique (c’est-à-dire une élection), mais cela n’enlève en rien la pertinence de ce point à l’ordre du jour: nous continuons à être sans archevêque dirigeant, et nous devons, devant Dieu et les hommes, délibérer à ce sujet. Si un maillon de la chaîne a fait que les candidatures des trois archimandrites proposés n’ont pas reçu l’approbation de notre Patriarcat, nous devrons l’identifier en assemblée (c’est-à-dire en Église) et chercher à résoudre le problème.

Le Conseil de l’Archevêché n’est pas fondé à annuler la session de l’Assemblée générale extraordinaire convoquée pour les 29 et 30 mars. Dès lors, votre "décision" mentionnée dans le Communiqué No 04-13 publié le 21 mars 2013 n’en est pas une; elle est nulle et non avenue. Délégués clercs et laïcs, nous viendrons les 29 et 30 mars pour participer à une A.G.E., nous délibérerons et voterons; et les décisions de l’A.G.E. auront une valeur statutaire.Sauf cas de force majeure, l’A.G.E. doit se tenir aux dates fixées, quitte à ne pas élire de candidat à l’archiépiscopat, mais à constater qu’un grain de sable s’est glissé dans les rouages statutaires qui devaient nous donner un nouveau pasteur. Ceux qui entravent la procédure fixée par le tome patriarcal et synodal et par nos statuts auront à en répondre.

En tant que Conseil de l’Archevêché, collégialement et chacun pour votre part, vous portez la responsabilité de la convocation et de la tenue de l’A.G.E. Canoniquement et juridiquement, vous ne pouvez pas vous soustraire à cette responsabilité.

Peut-être y a-t-il des éléments objectifs qui sont apparus, entre votre réunion du 6 mars et celle du 19 mars, éléments que nous ignorons et qui vous poussent, de toute urgence (moins de dix jours avant l’A.G.E.), à vouloir annuler (et non annuler) l’A.G.E. Le cas échéant, nous vous saurions gré de nous communiquer ces éléments, car le temps presse.

Toutefois, s’il n’y a aucun élément objectif, mais des velléités individuelles ou collégiales dans le Conseil, de surseoir à la délibération en assemblée (c’est-à-dire en Église) sur le processus d’élection de notre archevêque, nous tenons à vous rappeler fraternellement que le Conseil est mandaté par l’Assemblée générale et non l’inverse.

Aujourd’hui, ce n’est plus au Conseil de l’Archevêché, mais à l’A.G.E. de se prononcer sur l’état des choses.

Nous réitérons notre requête urgente de rétablissement de la vérité sur le site officiel de l’Archevêché et vous assurons de notre vigilance exacerbée.

Fraternellement vôtres,


Archiprêtre Michel Evdokimov, recteur de la paroisse des Saints-Pierre-et-Paul à Châtenay-Malabry

Archiprêtre André Fortounatto, doyen du Centre de la France et recteur des paroisses de Vichy et Lyon

Archiprêtre Peter Sonntag, recteur de la paroisse des Saints-Archanges à Düsseldorf

Archiprêtre Wladimir Yagello, recteur de la paroisse Notre-Dame-du-Signe à Paris

Prêtre Daniel Cabagnols, desservant de l’église de la Dormition à Sainte-Geneviève-des-Bois

Prêtre Christophe D’Aloisio, recteur de la paroisse Sainte-Trinité-et-Saints-Côme-et-Damien à Bruxelles

Diacre Richard Vaux, paroisse de Lyon

Daniel Lossky, délégué de la paroisse Sainte-Trinité-et-Saints-Côme-et-Damien à Bruxelles

Cyrille Sollogoub, président de l’ACER-MJO

Daniel Struve, membre de la rédaction de la revue Le Messager Orthodoxe

Barbara Vaux, déléguée de la paroisse de Lyon

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