(Version 'courte'; j'ai essayé d'être la plus rigoureuse possible, certains détails ne sont peut-être pas corrects - pour la forme, pas sur le fond - , je n'ai pas pris beaucoup de notes et je voudrais publier cela vite pour réduire le danger de fake news; je vais faire des corrections ensuite ; je demande à d'autres participants de m'aider à corriger ce texte. Je publie ce resumé maintenant pour ne pas éclater l'information et les commentaires dans des publications différentes.)
L'AGE a débuté avec un office d'intercession lors duquel l'archevêque a aussi prononcé des prières de repentir légèrement adaptées.
Ensuite, l'archevêque Jean, après une très courte introduction où il nous annonce qu'il est encore notre évêque légitime, puisqu'il n'a pas demandé congé de Constantinople et ne l'accepte pas, et qu'il est aussi le président de l'assemblée pour les raisons expliquées dans le texte publié quelques jours auparavant, Mgr Jean nous redit qu'il va accepter et se soumettre à la décision de cette Assemblée. Il rappelle le moment crucial que nous vivons et parle d'un choix décisif à faire.
Il annonce ensuite que nous allons maintenant passer au choix du bureau. Il affirme que le bureau a été désigné par le conseil de l'Archevêché, qui propose p. Jean Gueit et Lisa Von Schlippe comme vice-présidents et Jean-Claude Polet comme modérateur. Immédiatement, quelques voix s' élèvent dans l'Assemblée en réclamant un choix par vote secret des vice-présidents. L'archevêque affirme que ceux-ci ont déjà été choisis par le conseil et on n'a donc plus besoin de les choisir. Un membre du conseil, p. Christophe D'Aloisio, se lève pour corriger cela : Le conseil n'a pas traité de cette question, l'archevêque avait alors affirmé que le choix allait se faire par l'assemblée. Il est appuyé par Alexis Obolensky, autre membre du conseil.
Ceux qui avaient demandé le vote lui rappellent le paragraphe des statuts qui prévoient le choix par l'assemblée, et demandent un vote secret, ils répètent cette demande quand elle est refusée à plusieurs reprises et avec des reproches de la part de l'archevêque de faire perdre du temps et empêcher ainsi une décision. L'archevêque demande à ceux qui sont d'accord avec les vice présidents nommés par lui de lever la main. Certains lèvent la main, mais cela dure quelques secondes et personne n'a le temps de compter. D'autres voix se lèvent dans la salle pour protester en disant que c'était une procédure incorrecte, mais le choix est imposé.
(Parenthèse explicative et commentaire personnel: cette insistance sur l’élection par vote du bureau, surtout des vice-présidents, n'est pas une formalité inutile et chronophage comme il a été dit, et l'argument que certains ont avancé, que cela a toujours été fait ainsi dernièrement, sans contestation, ne tient pas. Les vice présidents et surtout celui choisi parmi les prêtres sont très importants pour le déroulement, d'une AGE. C'est ce vice-président ci qui peut d'après les statuts changer, en cas d'urgence exceptionnelle, l'ordre du jour, qui doit être, sinon, celui de la convocation de début juillet, envoyée donc dans le délai d'au moins 2 mois avant l'AGE. Or l'ordre du jour était selon cette convocation 'discuter de l'avenir de l'Archevêché'. Même dans la convocation personnelle faite aux membres, il n'y avait pas question de vote. Or le p. Jean Gueit a, tout de suite après sa désignation, assumé que l'ordre du jour contenait un vote. Il semble donc – c'est un commentaire personnel - que l'archevêque avait décidé pour cette raison de choisir en tant que vice président prêtre p Jean Gueit, qui est celui qui dans le conseil a le plus œuvré au développement de la solution 'Moscou'.)
A l'annonce faite ensuite de nommer des déléguées (187) et du quorum largement atteint, quelques personnes de l'assemblée se lèvent pour parler des irrégularités dans la liste des membres invités. On lit une lettre de la part de p. Peter Sonntag (Düsseldorf) qui déplore ne pas avoir reçu d'invitation. Le cas des paroisses scandinaves est évoqué également. Le secrétaire du Conseil Nicolas Lopoukhine affirme que la commission des mandats a eu connaissance que ces paroisses avaient quitté l'archevêché ou a eu connaissance du fait que certains prêtres, dont p Peter Sonntag, avait commémoré un autre évêque. On lui rappelle que les statuts prévoient pour une rature officielle de la liste des membres une procédure spéciale, permettant la vérification de cela et un appel des représentants de la paroisse pour s'expliquer devant le conseil. Or, cette procédure n'a pas été respectée, et d'ailleurs ces cas n'ont pas tous été présentés aux débats des réunions du conseil. Les listes des membres et des membres invités n'ont d'ailleurs pas été rendues visibles au Conseil. (J'ai remarqué, plus tard, la présence de Jérémie Déchelotte de la paroisse de Tours, qui a pris la parole, or, je me rappelle que lors de la précédente assemblée, il avait pris la parole à la fin, avec un discours très favorable à une décision immédiate de passage au PM, sans être membre. J'apprends ensuite qu'il a été dernièrement ajouté sur la liste des membres en tant que chantre titulaire. Ce n'est qu'une des irrégularités, mais il est difficile d'en savoir plus puisque, d'après le témoignage de plusieurs membres du Conseil, la liste est restée invisible pour eux.
L'archevêque et p. Jean Gueit nous annoncent alors que nous allons discuter sur la seule proposition faite à nous, celle de Mgr Antoine, après une pause café, et après le repas vers 13h, nous allons passer à un vote. Ceux qui veulent parler doivent s'inscrire dès le début sur une liste, on accordera a chacun 5 minutes de parole maximum. (On n'annonce pas officiellement que l’ordre du jour a été changé, on l'implique par cette annonce) P. Alexis Struve demande que le temps de parole ne soit pas limité à 5 minutes, parce que la question étant complexe certains auraient besoin d'un temps de parole plus important ; il demande que le vote soit reporté à plus tard dans l'après-midi. L'archevêque propose alors qu'on enlève la pause café prévue pour une demi heure, et qu'on passe directement à la discussion. Il demande de voter à main levée 'qui veut renoncer à son café'. Comme la majorité semble être d'accord, nous passons directement aux interventions. On nous demande de venir prendre la parole d'après un ordre établi par le bureau de l'assemblée (l'ordre semble aléatoire). On ne sait donc pas à quel moment et après qui on va prendre la parole. Parmi les environ 35 personnes qui s'expriment, environ ¾ d'après mes estimations approximatives s'expriment contre ou se montrent sceptiques envers la proposition de Moscou et contre un vote immédiat, et ¼ , pour le passage à Moscou ou pour suivre l'évêque inconditionnellement.
Parmi ceux qui étaient contre un passage à Moscou (ou en tout cas contre une acceptation immédiate de la proposition du métropolite Antoine), il y a eu :
1) Ceux qui donnaient des arguments de principe contre l'acceptation d'un rattachement au PM, en évoquant leur expérience personnelle ou paroissiale très négative avec Moscou, le fait qu'ainsi, on ne serait plus en communion avec Constantinople, les liens avec l'état russe, le manque de liberté etc, ou qui critiquaient concrètement le texte de Mgr Antoine. Parmi ceux-là, Irène Mojaïsky a repris son commentaire publié sur internet deux jours avant, amélioré par de nouveaux points précis. (v. le groupe Église locale en Europe Occidentale)
2) Ceux qui s'opposaient à une élection immédiate en évoquant le manque de temps pour avoir lu les documents (la proposition de Moscou n'avait même pas été traduite en anglais, elle avait été publiée 4 semaines avant l’assemblée, pendant les vacances et longtemps après la convocation et ne laissant pas aux paroisses le temps d'en discuter), en évoquant les difficultés juridiques d'une décision et le besoin d'analyser d'autres options qui s'ouvrent à nous, surtout après la lettre de congé reçue par l'archevêque Jean. L'absence d'alternative, le non-choix offert entre Moscou et rien, ont aussi été évoqués.
Parmi les options mentionnées, une commence à prendre forme maintenant, mais elle n'a pu être présentée que brièvement à cause de l'ordre du jour centré sur l'acceptation ou le rejet de l'option de Moscou. Daniel Lossky annonce que Mgr Joseph renouvelle sa proposition faite à l'archevêque et à tous ceux qui l'ont approché de nous accueillir en tant qu'entité épiscopale rattachée à son diocèse. Cette proposition avait été faite avec la condition que notre archevêque demande et reçoive une lettre de congé canonique, condition qui est remplie maintenant.
3) Ceux qui plaidaient pour une acceptation de la proposition de Moscou, en affirmant :
- que c'était la seule possibilité de rester unis et canoniques, que cela étant le choix de l'archevêque ils allaient le suivre, ou
- que c'était la voie logique, historique à prendre, ou
- que c'était une bonne proposition, qui nous donnait la garantie d'une quasi autonomie au sein du PM.
Le modérateur, Jean-Claude Polet, a essayé, en général avec sucés, de limiter le temps de parole à 5 minutes, et a demandé à plusieurs reprises à l'Assemblée de s’abstenir d’applaudissements qui n'ont pas lieu d'être dans une église, mais cette injonction a plusieurs fois été ignorée, chaque fois pour appuyer une intervention pour soutenir le choix du passage au PM.
A la fin des interventions (mais certains de ceux qui s'étaient inscrits n'ont finalement pas été invités à parler), p. Jean Gueit a repris la parole surtout pour répondre (sans limite de temps) à la critique énoncée par Irène Mojaïsky, sur sur le paragraphe concernant l'élection des archevêques et le danger de réorganisation de la diaspora, que Irène Mojaïsky interprète comme une annonce sûre de l'intention de Moscou de nous dissoudre dans les autres diocèses existant en Europe occidentale. Elle n'a pas eu l'occasion de répliquer à ses réponses.
D'après p Jean Gueit, ce texte n'est pas un texte définitif mais une base pour notre entrée au PM. Mais c'est pourtant sur l’acceptation de ce document que le vote a finalement porté (v. photo attachée).
Après la pause repas, l'archevêque prend la parole pour nous annoncer que nous allons passer au vote. Il nous explique qu'on va voter sur les bulletins que le Conseil avait préparé suite à la rencontre du 30 août, contenant un triple choix : 1) acceptation de la proposition de Moscou, oui/non, 2) acceptation de l'injonction de Constantinople de continuer le dialogue avec lui oui/non et 3) acceptation de la proposition du p George Ashkov. Il précise que les deux dernières options ne sont plus d'actualité, à la suite de la décision du synode publiée le 31 août et de la déclaration de p. George Askhov publiée sur le site de l'archevêché. P. Jean Gueit précise aussi que tout vote portant plus d'un choix seront invalidés. Tout de suite des personnes se lèvent dans la salle pour poser des questions sur la forme de ce vote. P. Christophe D'Aloisio qui demande la parole pour faire une critique de procédure est rabroué par l'archevêque qui s'emporte et lui dit que les questions étaient pour la matinée, que maintenant on n'en a plus le temps. Quand p. Christophe D. insiste en affirmant que c'est une question sur la procédure, l'archevêque Jean s'emporte en lui disant que ses questions de procédure entravent le travail du Conseil depuis des mois et qu'il (p. C.D.) travaille pour la destruction de l'archevêché, qu'il désire. On ne donne pas le micro à p. Christophe qui n'arrive donc pas à exprimer sa critique, mais d'autres l'expriment en levant la voix dans la salle, sans microphone, et en protestant contre un vote si opaque, portant sur des questions non discutées lors de la première partie de l'assemblée et qui ne sont, d'après l'archevêque lui même, plus d'actualité. Suite à cela, p. Jean Gueit annonce que nous allons alors voter sur les bulletins alternatifs que 'le conseil a préparés', portant uniquement sur l'acceptation ou le refus de la proposition de Moscou (v. photo).
Entre temps, plusieurs membres du Conseil viennent devant pour appuyer l'objection soulevée par p. Christophe L'archevêque a utilisé plusieurs fois le nom du Conseil ou a choisi le pronom 'nous' pour annoncer des décisions prises sans le Conseil ou contre son avis. Un de ces avis est la décision de voter et le choix des questions du vote (le Conseil n'avait pas proposé ces trois questions au vote, mais à la discussion). On ne leur donne pas le micro, p. Jean le détient et leur répond mais on n'entend pas tout ce qu'ils essayent de dire, même du 5è rang où je me trouve. Finalement p. Alexandre Fostiropoulos reçoit l'accès au micro et exprime le désaccord de la plupart des membres du conseil avec plusieurs affirmations faites par l'archevêque et le vice-président, p. Jean Gueit, en leur nom. Il parle aussi des mi-vérités et d'entraves faites lors des derniers mois aux autres voies pour l'Archevêché, de l'opacité des négociations avec Moscou (qui ont été faites seulement avec une partie de la commission désignée d'abord à s'occuper de cela), et du fait que les autres options ont systématiquement été étouffées par un petit groupe autour de l'archevêque.
Finalement, après l'annonce des scrutateurs proposés par l'archevêque (non contestée, votée à main levée mais pas comptée) on passe au vote.
Après dépouillement , le résultat est annoncé:
186 votes, dont 6 blancs et un annulé
OUI = 104 = 58,1 %
NON = 75 = 41,9 %
Les deux tiers des votes valables exprimés n'est donc pas atteint et le résultat du vote ne permet pas l'acceptation de la proposition du PM.
Un silence de mort règne alors sur la salle pendant une petite minute, pendant laquelle l'archevêque semble se recueillir, prend le microphone et commence à parler. Il nous annonce d'abord qu'il accepte le résultat du vote. Mais, il ajoute, que, puisque l'Archevêché se trouve maintenant dans une situation de non canonicité, il nous propose la chose suivante : Il passe au PM et les paroisses qui le désirent le suivent en le commémorant. Ensuite, il organise une nouvelle assemblée dans les délais prévus par les statuts, pour revoter sur le sort de l'archevêché. Ceci n'étant pas clair, des voix s'élèvent pour demander une explication : l'archevêque propose-t-il de former un nouvel archevêché en dehors de l'Union diocésaine duquel il est président ? Car s'il se rattache au PM, il sort de cette union et ne peut plus être son président et déclarer une assemblée. L'archevêque affirme qu'il s'agirait du même archevêché, et non pas d'un autre. Des voix s’élèvent contre cela mais elles n'arrivent d'abord pas jusqu'au microphone. Plusieurs personnes, dont p. Jivko Panev et un autre prêtre dont je ne retrouve pas le nom pour le moment, se lancent dans des explications difficiles à suivre sur la différence entre archevêché d'après le droit canon et l'union diocésaine, en essayant de justifier la proposition de l'archevêque de passer à Moscou et en même temps rester le président de l’Archevêché en tant qu'association (l'Union diocésaine). Quelqu'un propose même de voter par main levée, qui veut suivre l'archevêque à Moscou, mais des voix s'élèvent à nouveau pour protester : 'Nous venons de voter!'
Ensuite, on rouvre une séance de discussion avec des interventions de 5 minutes.
Plusieurs personnes expriment:
- d'un côté, des critiques de forme, en précisant que Mgr Jean ne peut pas, d'après nos statuts, en même temps commémorer le patriarche de Moscou et rester président de l'Association; on lui demande de rester notre archevêque; critique et étonnement de la proposition d'ignorer le résultat du vote en tant que conséquence immédiate sur l'archevêché. (Mgr Jean avait, en effet, promis de respecter le résultat du vote, v. plus haut).
- d'un autre côté, des commentaires de fond, affirmant que notre choix était irresponsable ou inacceptable du point de vue canonique et nous jetaient dans la non canonicité ; l'attachement à cet archevêché et à l'évêque. Une intervention parmi celles-ci est extrêmement violente, celle de p. Basile Sevciuc. Il s'exprime en parlant très fort et en accusant violemment certaines personnes qui avaient pris la parole pour faire respecter les statuts, et en disant que ce n'est pas lui mais ceux qui avaient voté contre Moscou qui sont des maffieux irresponsables qui veulent détruire cet Archevêché, que nos paroisses sont minables, pas comme sa paroisse composée de milliers de moldaves tous favorables au passage au PM. Il promet de venir devant la cathédrale et l'entourer de dix mille moldaves pour provoquer de force le passage à Moscou. Il part en criant encore dans la salle qu'il devrait avoir une kalachnikov maintenant.
L'AGE doit être close, nous devons libérer l’église où un office catholique doit avoir lieu. L'archevêque apparemment touché et en désarroi affirme d'abord que puisque c'est ainsi, il va demander sa retraite, et qu'on se débrouille sans lui. Finalement, l'archevêque revient au micro pour annoncer qu'il a décidé, pour permettre aux prêtres de célébrer la liturgie le lendemain, de commémorer le patriarche Bartholomée ce dimanche, et jusque lundi, il réfléchira et nous communiquera sa décision.
L'assemblée est clôturée avec une courte prière.
Juste à la fin, une déléguée plus âgée (déléguée de la paroisse de Biarritz) vient devant et dit avec une voix forte à p. Jean Gueit 'Vous devriez avoir honte !'
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