Je voudrais partager avec vous un texte que j'avais préparé pour l'Assemblée Générale de samedi. Ce n'est finalement pas ce lui que j'ai lu. Je vous le confie donc ce soir:
Quand on parle de l’archevêché, de quoi parle-ton ? Quand on parle de la survie de l’archevêché de quoi parle-t-on ? de la survie de quoi ? D’un groupe de paroisses orthodoxes se réclamant de tradition russe, tourné vers son passé, perdu dans un occident déchristianisé ? Si c’est le cas, rejoignons le patriarcat de Moscou et fondons-nous dans notre église mère, nous pourrons vivre dans notre tradition sans plus avoir à nous poser la moindre question. Eglise mère, je crois que c‘est le terme utilisé, car c’est de Russie que sont venus ceux qui ont créé notre archevêché. C’est amusant, vue de cette façon, Constantinople est l’église mère de l’église russe et Antioche, comme premier lieu où les chrétiens ont pris ce nom, la mère de toutes les églises. Pour aller plus loin, Jérusalem notre ancêtre commun à tous.
Ou bien ce qui nous unit, c’est une certaine vision de l’ecclésiologie orthodoxe ? Vision qui, semble-t-il, dérange les grands patriarcats. Une vision d’une orthodoxie centrée sur l’Eucharistie, où nous cherchons l’Unique Essentiel, où chacun est responsable de son Eglise. Où le premier doit être le dernier, où plus les clercs montent dans ce qu’on appelle la hiérarchie plus ils sont au service du reste de l’Eglise. Comme le disait Mgr Antoine Bloom, la pyramide de la hiérarchie est inversée. Dans notre vision, le clergé mène son troupeau en connaissant chacun de ses ouailles et en le guidant par amour sur la voie du Seigneur. L’autoritarisme, les intérêts financiers et politiques n’y ont pas leur place. Si c’est cette vision qui nous unit, l’origine de nos prédécesseurs n’a plus aucune importance. L’important c’est le message qu’ils nous ont laissé et que nous voulons transmettre à nos enfants. Ce qui compte c’est qui nous sommes aujourd’hui, où nous vivons aujourd’hui et où nous voulons aller.
Si l’histoire de l’archevêché doit se terminer, c’est qu’aujourd’hui nous sommes désunis sur ce que nous sommes. Nous ne nous comprenons plus lorsque nous parlons entre nous. Alors, que chacun suive ses convictions. Mais cette vision de l’ecclésiologie, elle, doit survivre d’une façon ou d’une autre. L’histoire ne nous pardonnera pas d’avoir laissé s’éteindre cette lumière.
Lors de la consécration de l’église Saint Serge Mgr Euloge s’était exprimé ainsi : « Comme nous voudrions que se forme ici un foyer lumineux de l’Orthodoxie et qu’en ce lieu affluent tous ceux qui se sentent épuisés, à bout de force, comme accouraient jadis au monastère Saint-Serge ceux qui ployaient sous le joug tatar, pour y trouver une consolation et y puiser des forces spirituelles nouvelles ! Puisse cette église devenir un lieu de rapprochement et de rencontres fraternelles de tous les chrétiens ! De nos mains d’hommes nous avons construit un temple humble et pauvre. Mais des fondements solides ont été posés. Sur ces fondations, construisons un temple spirituel qui ne devra rien aux mains de l’homme et dont le but sera d’imprimer l’image de la sainte Orthodoxie dans les cœurs des étudiants et de tous ceux qui viendront prier ici. Que notre saint protecteur, saint Serge, entende et exauce nos prières ! ».
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